Né en 1978 à Casalmaggiore (Crémone), Giorgio Tentolini est formé aux arts graphiques à l’Istituto d’Arte Paolo Toschi à Parme. Il étudie ensuite le design à l’Università del Progetto de Reggio Emilia.
Consultant graphique à son compte depuis 2009, il participe à de nombreux projets graphiques pour la maison de mode MaxMara, également en tant que photographe. Son œuvre est imprégnée d’esthétique photographique, qu’il transcende dans un travail sur le réseau, dans son acception la plus noble.
A ce titre, deux matériaux ont trouvé grâce à ses yeux : le fil de fer maillé et le tulle. De leur délicate entremise il sculpte les beautés d’aujourd’hui et d’hier, en une empreinte de tradition vivante.
La profondeur en réflexion
Dès ses premières séries en mailles de fer tressées – Elementi per una teoria della jeune fille en tête – Giorgio Tentolini amorce une réflexion sur la société de consommation. Si le thème est loin d’être nouveau, l’approche de Giorgio Tentolini dans chacune de ses séries est résolument originale. L’artiste veut matérialiser une forme d’expérimentation sur la construction du regard et de l’image de l’individu.
Le sujet de mailles, par la profonde stratification de son regard, exprime toutes les difficultés à percevoir la personne réelle. Celle-ci est pensée comme tributaire, parfois prisonnière, de l’image, de son traitement dans notre monde contemporain.
La sculpture de Giorgio Tentolini est bien la continuation de son travail photographique, une manière d’interpréter, avec davantage de profondeur, l’image numérique. Il donne corps à la virtualité, ainsi le reflet de Narcisse dans le miroir des eaux pour que nous y reconnaissions tout à la fois altérité et le dépassement du corps.
Une alternance des regards
Le regard est parfois à chercher ailleurs, à travers les yeux fermés et l’absence de regard direct dans la série In too deep. Ailleurs, par certains maillages, les espaces impersonnels d’intérieurs et extérieurs contemporains, il a voulu représenter sa propre aliénation. Même certains de ses antiques – son Apollon du Belvédère est le plus frappant – s’inscrivent dans cette esthétique.
Dans Pagan Poetry, plus que dans toute autre, il attache au portrait, en fait le portrait de statuaire antique, les deux dimensions presque inhérentes au travail artistique. Il crée une nouvelle forme, également une forme de l’esprit. C’est alors le regard de la Vénus d’Ille qu’on croise.